Les évènements qui se succèdent en France comme à l'international sont assez illustratifs de l'affermissement d'un système étatique et fasciste par le biais des technologies nouvelles, à savoir toutes celles qui nous permettent déjà d'échanger et de nous informer. Le libéralisme comme la liberté d'entreprendre et de s'accaparer ce marché de communications trouve évidemment ses limites si ces technologies n'appartiennent plus en monopole à un seul homme de patrie et de valeurs conservatrices comme Elon Musk ou Zuck (se référer aux dernières actualités autour de la censure de TikTok). Il est peut-être impossible de se défaire complètement d'un tel système - en utilisant les outils du maître - sans être en mesure de proposer des alternatives. En réalité, s'il existe des solutions open-source cryptées de bout en bout qui permettent à chacune et chacun de communiquer par décentralisation de serveurs, rendant ainsi possible le retour à la liberté et l'autogestion, il faudrait encore que la majorité d'entre nous connaissent ces solutions, et soient ainsi en mesure de se les approprier. En tant que dev, j'observe que le milieu des technologies du web est encore dominé par des hommes d'une certaine classe et d'une certaine culture qui n'a coïncidenciellement ni besoin ni intérêt à ce que le système actuel soit révisé - c'est là note de réformiste et je n'en suis pas: je préfère dire renversé. À titre d'exemple, la plupart de mes collègues s'accommodent très bien de l'émergence des IA sans remettre en question les dimensions éthiques de son usage, c'est quelque chose que j'ai observé aux endroits même où on prétend impulser des projets à portée sociale & écologiste. Au cours de ces derniers mois, un certain nombre de CEOs & CTOs à la tête de grandes entreprises référentes dans le développement de technologies web ont montré leur soutien envers Trump à l'occasion de sa réélection - cela n'aura jamais été sujet de débat auprès des professionnels de la tech qui me côtoient. Je ne suis plus surprise avec le temps de constater ce désintérêt et cette passivité complaisante pour les raisons évoqués plus tôt - pourquoi discuter des écueils d'un système qui nous profite ? - mais cela peut encore me mettre en colère, si je pense à l'expertise que l'on refuse de soustraire à ces fiefs techno-fascistes, là où elle pourrait être mise en oeuvre pour l'émancipation de tous.tes (pour peu que l'on soit encore dans une vibe techno-progressiste). Mes dissonances se trouvent dans mon incapacité à fournir in situ ce travail de communication, bien que j'ai pu enseigner quelques mois le développement web avec un regard politisé - trop peu d'espaces pour une expression franche, ou à me défaire complètement des dépendances liées à mon métier. Que faire à partir de là ?
- Rappeler & rendre transparents les positions politiques des CEOs/CTOs des technologies nouvelles, des éléments constituants de celles-ci, comme des solutions abouties, remettre en question la pseudo-neutralité de leur usage.
- Rappeler les alternatives.
- Enseigner les moyens de regagner son indépendance numérique, en rendant plus accessible les dites alternatives, en les vulgarisant ou en fournissant des méthodes concrètes d'appropriation pour des usages personnelles, libres et autogérées.
- Rendre encore & toujours plus inclusifs les milieux de la tech.